Caroline RENOUX - Fondatrice - BIRDÉO
MA BIO
Après avoir travaillé pendant près de dix ans pour différents cabinets de chasse de tête en Europe, Caroline Renoux constate une évolution dans les attentes des candidats comme des recruteurs, et est convaincue qu’elle peut mettre ses compétences et son expérience au profit d’un modèle d’entreprise plus juste.
C’est en 2009 au lendemain de la crise économique mondiale que Caroline, animée par des convictions personnelles et professionnelles, fonde Birdeo en 2010. Birdeo est aujourd’hui le cabinet de recrutement et de chasse de tête leader en France, spécialiste des métiers à impact positifs et du développement durable. En avril 2019, Caroline Renoux décide d’aller encore plus loin en adressant une population de cadres très expérimentés : celle des managers de transition, autoentrepreneurs ou freelances. Elle créa alors People4Impact, une nouvelle offre de service dédiée à la communauté d'experts indépendants des métiers à impact positif, de la RSE et du développement durable.
Régulièrement consultée dans l’univers du Développement Durable, elle intervient également auprès des étudiants de Paris Dauphine ou encore les masters class 21 (Supelec) sur les carrières dans ces métiers. Conférencière et auteure de plusieurs tribunes publiées dans la presse, elle publie également en 2018 un livre « Comment faire carrière dans la RSE et le développement durable ». Elle est par ailleurs présidente du comité de mission de la société Ecolearn.
MON ENGAGEMENT Mixité et évolution au COMEX
C’est un fait : deux tiers des Directeurs du Développement Durable en France sont en réalité des Directrices. Les raisons sont, de mon point de vue, à la fois évidentes et tragiques. D’une part, les compétences et soft skills réclamées par la fonction sont traditionnellement beaucoup plus observées chez les femmes : habileté de négociation, ténacité, conciliation, humilité, adaptabilité, mais aussi quête du bien commun, souci du collectif. D’autre part, les rémunérations, et les budgets alloués en interne, tous deux historiquement plus faibles que pour des missions de digitalisation ou de marketing par exemple, n’ont longtemps pas attiré les hommes. Mais il semblerait que depuis 2020 cela évolue : tant pour les femmes que de la fonction, puisque l’engagement social et environnemental se positionne désormais comme hautement stratégique chez l’ensemble de nos grands groupes !
Parce que ces enjeux deviennent essentiels, on demande aujourd’hui aux professionnel-les de l’impact d’être en quelque sorte des super héro-ines, à même de transformer, et si possible rapidement, l’entreprise et l’ensemble de ses parties prenantes (clients, fournisseurs, collaborateurs ..). Bon nombre d’entreprises en recherche de candidats reconnaissent en effet qu’elles ont à ce stade besoin d’un mouton à 18 pattes… Mais un mouton à 18 pattes, ce n’est ni BIO, ni réaliste ! Il leur faudrait à la fois une personne ayant déjà élaboré et déployé une stratégie RSE, avec des compétences en climat, en reporting extra-financier, en règlementation, en économie circulaire, et en dialogue parties prenantes. Évidemment, il sera également nécessaire pour cette personne de bien connaître le secteur d’activité de l’entreprise, d’avoir une bonne maîtrise du produit, des chaînes de production, ainsi que de solides notions financières et de compréhension des business modèles… Concernant la personnalité et compte tenu de la complexité du challenge, cette personne devra être à même de parler à un comité de direction, de conduire le changement avec une vision stratégique, devra enfin bénéficier d’un réseau et être ainsi connue et reconnue à l’extérieur. Mis sur le papier, cela devient évident : rares sont les talents qui correspondent à ce descriptif. Bon nombre des compétences et aptitudes évoquées plus haut sont en réalité celles demandées aux membres d’un CODIR. Il est donc capital, et urgent, d’associer ce socle de base à une connaissance de la RSE et des enjeux Climat.
Ces sujets sont complexes, ils ne s’improvisent pas ! Et c’est uniquement quand ils sont impulsés au plus haut niveau d’une gouvernance qu’ils s’intègrent dans la stratégie d’entreprise, et qu’ils se déploient. Signe de la prise en compte des sujets RSE au plus haut niveau de gouvernance, on constate ces derniers mois l’émergence d’un tout nouveau poste : le directeur.rice de l’Engagement ou Chief Impact Officer, placée au plus près de la Direction Générale. Cette fonction, qui intègre la RSE, la communication implique l’imprégnation des engagements sociaux et environnementaux de celle-ci dans son business model, de sorte à en maximiser les impacts positifs et en minimiser les négatifs, et bien-sûr de le prouver ! Grâce à ces professionnels, la mesure de l’impact sociétal et environnemental est pleinement intégrée au sein de la feuille de route de l’ensemble des parties prenantes de l’organisation.