Webinaire "Loi Rixain" par PWN Paris

Le 6 avril dernier, le do-tank Comex et Mixité de PWN Paris a organisé un webinaire à l’occasion de l’entrée en vigueur le 1er mars 2022 de la loi Rixain. Abeba Negga, avocate spécialiste du droit boursier et de la gouvernance des entreprises et Hervé Borensztejn, managing partner chez Heidrick & Struggles, ont participé à un regard croisé sur les modalités d’application de la loi. L’occasion d’étudier une série de « best practices » pour accélérer l’égalité entre les hommes et les femmes au sein des Comex.

Aujourd’hui, les comités exécutifs ne comptent que 24% de femmes alors que la force de travail des femmes est de l’ordre de 55%. La loi Rixain est là pour corriger ce déséquilibre.

Elle a été très bien accueillie dans l’ensemble, et plus particulièrement par les entreprises qui savent depuis longtemps que la mixité rime avec performance. Toutefois, il subsiste certaines interrogations quant à sa mise en œuvre dans la  pratique.

Il parait probable que certaines entreprises vont essayer d’interpréter les limites de la loi pour échapper aux quotas. Toutefois, l’obligation de publication des écarts entre les hommes et les femmes dans ces instances dirigeantes va surtout aboutir à une sanction de l’opinion publique, notamment pour les sociétés cotées. Le marché pourra alors très fortement les sanctionner et elles devront publier les mesures correctrices qu’elles vont devoir mettre en place pour se conformer à la loi.

En réalité, le vrai problème, c’est de trouver un moyen pertinent pour introduire la parité. A la différence de la loi Copé Zimmermann introduisant les quotas dans les conseils d’administration, il parait difficile de remercier un homme au bout de 4 ans d’exercice au Comex pour le remplacer par une femme. Et attendre les départs volontaires ou à la retraite pour engager le remplacement ne permettra pas de respecter le calendrier imposé par la loi. Une des solutions serait alors de transformer les modes de gouvernance et d’augmenter le nombre de sièges dans ces comités de direction.

Un autre risque que pourrait poser la loi Rixain, c’est que les Comex se divisent en deux, avec une partie masculine sur les postes opérationnels et une partie féminine sur les postes fonctionnels. Ce qui serait bien évidemment préjudiciable pour la performance de l’organisation.

Cette loi, en réalité, est une opportunité pour des organisations qui vont faire un vrai travail de transformation vers la mixité et la diversité pour capter des talents et être plus performantes.

Pour que la promotion des femmes au plus haut niveau devienne une formalité, il est impératif que ce soit le fruit d’une action volontariste de l’entreprise. Concrètement, il s’agit d’identifier deux ou trois talents féminins et de les accompagner jusqu’au Comex. A l’heure actuelle, le marché du recrutement des cadres dirigeantes est en pleine ébullition parce que certaines entreprises ont bien compris l’enjeu ici et veulent au plus vite atteindre les quotas, voire les dépasser, pour encourager les femmes à venir travailler chez elles.

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Vous pouvez voir ou revoir ici le webinaire complet

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