Les entreprises les plus féminisées affichent de meilleures performances

29/09/2021 - L'AGEFI

Les femmes occupent 24% des sièges des conseils d’administration et 20% des postes de direction, selon le rapport mondial de Credit Suisse

Par Bruno de Roulhac

La mixité s’améliore progressivement dans les instances dirigeantes des grandes entreprises, constate le rapport « Gender 3000 » de Credit Suisse, réalisé auprès de 3.000 entreprises dans 46 pays. Désormais, 24% de femmes siègent dans les conseils d’administration, un doublement en dix ans. Une tendance tirée par l’Europe (34,4%), avec en tête la France (45%), et l’Amérique du Nord (28,6%), tandis que l’Asie-Pacifique hors Japon (17,3%) et l’Amérique latine (12,7%) sont à la traîne. Russie et Corée du Sud (9%), Chili (10%), Mexique (11%), Japon (12%) et Chine, Indonésie et Argentine (13%) sont en queue de classement. En revanche, les différences sectorielles sont peu marquées, entre finances et santé (avec 26% d’administratrices) et la technologie (20%).

En 2021, un poste de direction sur cinq est occupé par une femme, contre 17,6% en 2019 et 14% en 2017. Toutefois, il n’y a encore que 5,5% de femmes directrices générales (4% en 2016) – toujours aucune au Japon et en Russie, mais 6,7% en Europe, dont 25% en Norvège, 6,2% en Asie hors japon, et 5,6% aux Etats-Unis. Désormais, les sociétés comptent 16% de directrices financières (14% en 2016), dont 24% en Asie-Pacifique, bien au-dessus des 13% de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

Une diversité bénéfique pour l’entreprise. Le rapport montre une corrélation entre le niveau de féminisation de la société et le parcours boursier ou les performances financières. Depuis 2010, une société avec un taux de féminisation inférieur à 15% a gagné en moyenne 7,5% en Bourse chaque année, contre 9,7% pour un taux de féminisation supérieur à 20%. Credit Suisse constate aussi que la marge d’Ebitda des entreprises avec un seuil de diversité supérieur à 20% est 1,6 point au-dessus de celles avec moins de 15% de féminisation. Un écart stable dans le temps, mais qui s’accroît en fonction du niveau de féminisation

Pour la première fois, le rapport a examiné les entreprises en incluant les politiques LGBT. Il semble qu’elles enregistrent de meilleures performances en ce qui concerne leurs politiques environnementales et de gouvernance.

Le rapport note aussi la progression des femmes entrepreneures. En cinq ans, le ratio femmes-hommes parmi les fondateurs de start-up est passé de 0,62 à 0,73. Toutefois, les sociétés créées par des femmes sont plus petites que celles fondées par des hommes, dégagent moins de revenus et sont moins bien évaluées.